L'accès au crédit immobilier est une étape cruciale pour devenir propriétaire. Cependant, pour de nombreux emprunteurs, la condition *sine qua non* imposée par les banques, l' assurance emprunteur , peut se transformer en véritable obstacle. En 2023, plus de 17% des demandes d'assurance emprunteur ont été refusées, ou acceptées avec des surprimes significatives, en raison de problèmes de santé préexistants, laissant de nombreux aspirants propriétaires face à un mur. Cette situation est particulièrement préoccupante lorsque l'emprunteur présente un risque aggravé de santé , rendant l'obtention d'une assurance de prêt immobilier complexe.

Le "risque aggravé de santé" est un terme utilisé par les compagnies d'assurance pour désigner les situations où l'état de santé d'un demandeur de prêt augmente significativement le risque de décès, d'invalidité ou d'incapacité de travail. Cela peut inclure des maladies chroniques comme le diabète de type 1 ou 2, l'hypertension artérielle sévère (grade 3), les antécédents de cancer (sein, prostate, colon), les maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, infarctus) ou les troubles mentaux (bipolarité, schizophrénie). Les professions considérées à risque, comme les pompiers volontaires, les militaires en opération extérieure ou les pilotes d'essai, peuvent également être classées dans cette catégorie. Obtenir une assurance de prêt immobilier avec un risque aggravé nécessite de connaître les alternatives disponibles.

Bien que la loi n'oblige pas explicitement à souscrire une assurance emprunteur, dans la pratique, elle est exigée par la quasi-totalité des établissements bancaires pour l'octroi d'un crédit immobilier. Elle protège à la fois l'emprunteur et la banque en cas d'incidents graves. Elle garantit le remboursement du prêt en cas de décès, de perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA), d'invalidité permanente totale (IPT) ou d'incapacité temporaire totale (ITT) de l'emprunteur. Sans cette assurance de prêt immobilier , la banque prend un risque trop important, ce qui rend l'obtention du prêt difficile voire impossible. En effet, le taux de défaut de remboursement des prêts immobiliers assurés est inférieur à 0.5% contre plus de 5% pour les prêts non assurés.

Face à cette réalité, il est essentiel de connaître les alternatives existantes pour obtenir un financement immobilier malgré un risque aggravé de santé . Cet article explore les différentes options disponibles, les dispositifs mis en place pour faciliter l'accès à l' assurance emprunteur , et les conseils pratiques pour maximiser vos chances de réaliser votre projet immobilier. Nous aborderons des stratégies pour naviguer dans ce paysage complexe et trouver des solutions adaptées à votre situation spécifique, notamment en matière de délégation d'assurance et de convention AERAS.

Comprendre le fonctionnement de l'assurance emprunteur et l'évaluation du risque

Pour mieux appréhender les alternatives possibles en matière d' assurance de prêt immobilier , il est crucial de comprendre comment fonctionne l' assurance emprunteur et comment les assureurs évaluent le risque. Cela permet d'anticiper les difficultés, de préparer au mieux son dossier et d'optimiser ses chances d'obtenir un financement malgré un risque aggravé de santé . L'analyse du questionnaire de santé et des garanties proposées est une étape fondamentale.

Les garanties de l'assurance emprunteur

L' assurance emprunteur comprend plusieurs garanties, chacune couvrant un risque spécifique lié à l'emprunteur. La garantie décès est la plus courante et rembourse le capital restant dû en cas de décès de l'emprunteur, protégeant ainsi ses héritiers. La garantie PTIA prend en charge le remboursement si l'emprunteur devient totalement et irréversiblement autonome, l'obligeant à une assistance constante d'une tierce personne, un événement qui peut survenir à la suite d'un accident ou d'une maladie grave. Les garanties IPT et IPP couvrent respectivement l'invalidité permanente totale et partielle, offrant un soutien financier en cas d'incapacité à travailler. La garantie ITT prend en charge les mensualités du prêt en cas d'incapacité temporaire de travail, par exemple suite à une maladie ou un accident. Il est important de noter que la garantie perte d'emploi, bien que facultative, peut offrir une sécurité supplémentaire en cas de chômage, mais son coût est souvent élevé.

Le risque aggravé de santé a un impact direct sur la couverture de ces garanties et sur le coût de l' assurance emprunteur . Les assureurs peuvent appliquer des exclusions, c'est-à-dire refuser de couvrir certains risques liés à la pathologie de l'emprunteur (par exemple, une exclusion pour les problèmes cardiaques si l'emprunteur a des antécédents d'infarctus). Ils peuvent également imposer des surprimes, augmentant le coût de l'assurance de 25% à plus de 300% selon la pathologie et le niveau de risque. Dans certains cas, ils peuvent même refuser purement et simplement d'assurer l'emprunteur, le contraignant à chercher des solutions alternatives comme la convention AERAS.

  • Décès : Remboursement du capital restant dû en cas de décès de l'emprunteur.
  • PTIA (Perte Totale et Irréversible d'Autonomie) : Remboursement du capital en cas de perte d'autonomie nécessitant l'assistance d'une tierce personne.
  • IPT (Invalidité Permanente Totale) : Remboursement du capital en cas d'invalidité empêchant toute activité professionnelle.
  • IPP (Invalidité Permanente Partielle) : Prise en charge partielle du remboursement en fonction du taux d'invalidité.
  • ITT (Incapacité Temporaire Totale) : Prise en charge des mensualités du prêt en cas d'incapacité temporaire de travail.

Le questionnaire de santé

Le questionnaire de santé est un document essentiel dans le processus de souscription à une assurance emprunteur . Il permet à l'assureur d'évaluer le niveau de risque que représente l'emprunteur et de déterminer les conditions d'assurance applicables (tarifs, garanties, exclusions). Les questions portent sur les antécédents médicaux personnels et familiaux, les traitements en cours, les hospitalisations, les interventions chirurgicales et le mode de vie (tabagisme, consommation d'alcool, pratique sportive). Il est impératif de répondre à ce questionnaire de manière sincère et exhaustive, car toute omission ou fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat d'assurance. En effet, l'assureur est en droit de refuser de couvrir un sinistre si des informations importantes ont été dissimulées intentionnellement ou par négligence. Un questionnaire mal rempli peut entraîner des conséquences financières importantes pour l'emprunteur et ses proches.

Le questionnaire de santé mentionne également le droit à l'oubli et la convention AERAS (S'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), deux dispositifs importants qui facilitent l'accès à l'assurance pour les personnes ayant ou ayant eu des problèmes de santé. Ces dispositifs permettent de ne plus déclarer certaines pathologies après un certain délai ou de bénéficier d'un examen individualisé de son dossier en cas de risque aggravé de santé . Ces dispositifs seront expliqués plus en détail dans la partie suivante.

L'évaluation du risque par l'assureur

Une fois le questionnaire de santé rempli, l'assureur procède à l'évaluation du risque. Ce processus d'analyse du risque repose sur plusieurs étapes. L'assureur peut demander des examens médicaux complémentaires, consulter le médecin traitant de l'emprunteur avec son accord, ou faire appel à un médecin conseil. L'assureur examine attentivement les informations fournies, les antécédents médicaux, les traitements en cours et les facteurs de risque liés au mode de vie de l'emprunteur. Il prend également en compte l'âge de l'emprunteur, le montant du prêt, la durée du remboursement et les garanties demandées. Tous ces éléments permettent à l'assureur de déterminer le niveau de risque et de prendre une décision : accepter la demande d'assurance avec ou sans surprime, appliquer des exclusions de garantie, ou refuser la demande d' assurance de prêt immobilier . L'évaluation du risque est une étape cruciale pour déterminer l'accessibilité à l'emprunt et les conditions d'assurance applicables.

Il est important de comprendre que l'évaluation du risque est un processus complexe qui prend en compte de nombreux facteurs. Les assureurs utilisent des grilles de tarification basées sur des statistiques et des études actuarielles pour déterminer le niveau de risque associé à chaque pathologie et à chaque profil d'emprunteur. Ils appliquent ensuite des majorations ou des réductions en fonction des caractéristiques individuelles de l'emprunteur, comme son âge, son sexe, son mode de vie et l'existence d'autres facteurs de risque. L'objectif est de déterminer le prix de l'assurance qui correspond le mieux au niveau de risque que représente l'emprunteur pour l'assureur. Pour les prêts importants, supérieurs à 500 000 euros, une analyse plus approfondie du dossier médical est souvent requise.

Le droit à l'oubli et la convention AERAS : des dispositifs essentiels

Le droit à l'oubli et la convention AERAS (S'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) sont deux dispositifs majeurs qui visent à faciliter l'accès à l' assurance emprunteur pour les personnes ayant ou ayant eu des problèmes de santé. Ils représentent des avancées significatives pour lutter contre la discrimination et favoriser l'accès au crédit immobilier. Ces dispositifs permettent de ne plus déclarer certaines pathologies après un certain délai, ou de bénéficier d'un examen individualisé de son dossier en cas de risque aggravé de santé .

Le droit à l'oubli

Le droit à l'oubli permet aux personnes ayant été atteintes d'un cancer ou d'une hépatite C de ne plus mentionner cette ancienne pathologie dans le questionnaire de santé, sous certaines conditions fixées par la loi. Pour le cancer, le délai de "droit à l'oubli" est de 5 ans après la fin du protocole thérapeutique, à condition qu'il n'y ait pas eu de rechute. Pour l'hépatite C, le droit à l'oubli s'applique dès la guérison, attestée par un certificat médical. Ce dispositif représente une avancée considérable pour les anciens malades, qui étaient auparavant systématiquement pénalisés lors de la souscription à une assurance emprunteur . Il permet de lever un frein important à l'accès à la propriété et de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle des personnes guéries. Environ 30 000 personnes bénéficient chaque année du droit à l'oubli pour l'accès à l' assurance de prêt immobilier .

En 2022, la loi Lemoine est venue renforcer le droit à l'oubli en réduisant les délais et en élargissant le champ d'application. Cette évolution a permis à un plus grand nombre d'emprunteurs de bénéficier de ce dispositif et de ne plus être stigmatisés en raison de leur passé médical. La suppression du questionnaire de santé pour les prêts de moins de 200 000 euros et dont l'échéance intervient avant le 60ème anniversaire est une autre avancée significative. Cette loi contribue à une plus grande équité dans l'accès au crédit immobilier et à une simplification des démarches pour les emprunteurs.

La convention AERAS (S'Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé)

La convention AERAS est un accord signé entre les banques, les assureurs, les associations de patients et les pouvoirs publics. Elle vise à faciliter l'accès à l' assurance emprunteur pour les personnes présentant un risque aggravé de santé . Ce dispositif permet un examen individualisé des dossiers par des experts médicaux et plafonne les surprimes applicables, favorisant ainsi l'accession à la propriété pour les personnes concernées. La convention AERAS est un exemple de partenariat réussi entre les différents acteurs du secteur financier et de la santé pour promouvoir l'inclusion et l'égalité des chances. Près de 10 000 personnes obtiennent chaque année une assurance de prêt immobilier grâce à la convention AERAS.

La convention AERAS a pour objectif de permettre à un maximum de personnes d'accéder à l' assurance emprunteur , même en cas de problèmes de santé importants. Elle repose sur un principe de solidarité et de mutualisation des risques. Elle est particulièrement utile pour les personnes qui ne peuvent pas bénéficier du droit à l'oubli ou dont la pathologie présente un risque élevé. Le dispositif AERAS est un filet de sécurité pour les emprunteurs les plus vulnérables, leur offrant une chance de réaliser leur projet immobilier malgré les difficultés liées à leur état de santé.

  • Objectifs : Faciliter l'accès à l' assurance emprunteur pour les personnes présentant un risque aggravé de santé et ne pouvant bénéficier du droit à l'oubli.
  • Conditions d'éligibilité : Age (généralement moins de 71 ans à la fin du prêt), montant du prêt (souvent plafonné), type de prêt (immobilier, consommation).
  • Avantages : Examen individualisé des dossiers par des experts médicaux, plafonnement des surprimes (généralement limité à 1,4 points du TAEG).
  • Limites : Conditions d'éligibilité restrictives, délais de traitement des dossiers parfois longs (plusieurs semaines), exclusions de garantie possibles.

Présentation de la convention

La convention AERAS est un dispositif complexe qui comprend plusieurs niveaux d'examen des dossiers afin de garantir une analyse approfondie de chaque situation. Dans un premier temps, la demande d'assurance est examinée par l'assureur selon les procédures classiques. Si la demande est refusée ou acceptée avec des surprimes trop importantes, le dossier est automatiquement transmis au deuxième niveau d'examen, appelé "pool des risques aggravés". Ce pool est composé de médecins experts qui examinent le dossier de manière individualisée et proposent une solution d'assurance adaptée, en tenant compte des spécificités de la pathologie et du profil de l'emprunteur. L'intervention de ces experts médicaux permet d'apporter une vision plus nuancée et plus précise de l'évaluation du risque.

Fonctionnement concret

Si le pool des risques aggravés ne parvient pas à trouver une solution d' assurance de prêt immobilier , le dossier est transmis au troisième niveau d'examen, la "commission de médiation". Cette commission est composée de représentants des banques, des assureurs, des associations de patients et des pouvoirs publics. Elle a pour rôle de trouver une solution amiable et de faciliter le dialogue entre les différentes parties. La convention AERAS met en place un circuit complexe, mais elle permet à de nombreux emprunteurs d'obtenir une assurance et de réaliser leur projet immobilier, malgré les difficultés liées à leur état de santé. La commission de médiation est un dernier recours pour les dossiers les plus complexes, offrant une opportunité de trouver une solution grâce à la concertation et à la recherche de compromis.

Les avantages de la convention AERAS

Les principaux avantages de la convention AERAS sont la facilitation de l'accès à l' assurance emprunteur , le plafonnement des surprimes et la possibilité d'être assuré même avec un risque aggravé de santé important. La convention AERAS permet également de bénéficier d'un examen individualisé de son dossier, ce qui permet de prendre en compte les spécificités de chaque situation et de trouver une solution adaptée aux besoins de l'emprunteur. Par exemple, pour les prêts immobiliers de moins de 420 000 euros et dont l'échéance intervient avant le 71ème anniversaire, les surprimes sont plafonnées et ne peuvent dépasser un certain seuil, protégeant ainsi les emprunteurs contre les abus.

Les limites de la convention AERAS

Malgré ses avantages, la convention AERAS présente également des limites qu'il est important de connaître. Les conditions d'éligibilité peuvent être restrictives, notamment en termes d'âge et de montant du prêt. Les délais de traitement des dossiers peuvent être longs, ce qui peut retarder le projet immobilier. De plus, la convention AERAS ne garantit pas l'obtention d'une assurance. Dans certains cas, les assureurs peuvent appliquer des exclusions de garantie ou refuser d'assurer l'emprunteur si le risque est jugé trop élevé. Le respect des critères d'éligibilité, la constitution d'un dossier complet et la patience sont donc des éléments essentiels pour maximiser ses chances d'obtenir une assurance de prêt immobilier grâce à la convention AERAS. Environ 20% des dossiers examinés dans le cadre de la convention AERAS aboutissent à un refus d'assurance.

Les alternatives à l'assurance emprunteur individuelle standard

Si l' assurance emprunteur individuelle standard est difficile à obtenir en raison d'un risque aggravé de santé , il existe des alternatives à explorer pour faciliter l'accès au crédit immobilier. Ces alternatives permettent de trouver une solution d'assurance adaptée à sa situation spécifique et de réaliser son projet immobilier. La délégation d'assurance est une option à considérer, de même que la recherche de garanties alternatives.

La délégation d'assurance

La délégation d'assurance , rendue possible par la loi Lagarde et renforcée par la loi Lemoine, permet à l'emprunteur de choisir une assurance emprunteur différente de celle proposée par la banque. Cela permet de comparer les offres du marché et de trouver une assurance plus adaptée à son profil de risque et potentiellement moins chère. La banque ne peut pas refuser la délégation d'assurance si les garanties proposées sont au moins équivalentes à celles de son propre contrat groupe. Cette équivalence des garanties doit être justifiée par l'emprunteur et vérifiée par la banque.

La délégation d'assurance est une solution particulièrement intéressante pour les personnes présentant un risque aggravé de santé , car les assureurs externes peuvent être plus flexibles et proposer des contrats plus adaptés. Il est essentiel de comparer attentivement les offres, en tenant compte du taux annuel effectif global (TAEG) et de vérifier que les garanties sont bien équivalentes à celles exigées par la banque. Il est judicieux de faire appel à un courtier spécialisé en assurance de prêt immobilier pour faciliter cette démarche et bénéficier de conseils personnalisés.

  • Avantages : Possibilité de trouver une assurance emprunteur plus adaptée à son profil de risque, potentiellement moins chère que l'assurance groupe proposée par la banque.
  • Inconvénients : Nécessité de comparer les offres du marché, risque de refus de la banque si les garanties ne sont pas jugées équivalentes, complexité des démarches administratives.

Avantages de la délégation

L'un des principaux avantages de la délégation d'assurance est la possibilité de réaliser des économies significatives sur le coût total de l'emprunt. Les contrats d'assurance groupe proposés par les banques sont souvent plus chers, car ils mutualisent les risques entre tous les emprunteurs, sans tenir compte des spécificités de chaque profil. En comparant les offres, il est possible de trouver une assurance de prêt immobilier avec des garanties équivalentes à un prix plus avantageux, ce qui peut représenter des milliers d'euros d'économies sur la durée du prêt. De plus, la délégation d'assurance permet de choisir une assurance plus adaptée à son profil et à ses besoins spécifiques, notamment en termes de niveau de couverture et d'exclusions de garantie. Cela peut être particulièrement important pour les personnes présentant un risque aggravé de santé , qui peuvent ainsi trouver une assurance qui prend en compte leur situation particulière.

Inconvénients de la délégation

Le principal inconvénient de la délégation d'assurance est la nécessité de comparer les offres du marché et de s'assurer que les garanties proposées sont bien équivalentes à celles exigées par la banque. La banque peut refuser la délégation d'assurance si elle estime que les garanties ne sont pas suffisantes, ce qui peut retarder le projet immobilier et nécessiter des négociations supplémentaires. Il est donc important de bien lire les conditions générales du contrat, de se faire accompagner par un professionnel pour éviter les mauvaises surprises et de fournir à la banque tous les éléments justificatifs nécessaires pour prouver l'équivalence des garanties. L'exercice demande donc une certaine vigilance, une bonne compréhension des termes techniques et une capacité à négocier avec les différents acteurs du secteur financier.

La garantie alternative (nantissement, hypothèque, caution)

Dans certains cas, il est possible de proposer à la banque une garantie alternative à l' assurance emprunteur , comme un nantissement, une hypothèque ou une caution. Ces garanties permettent de sécuriser le prêt en cas de défaut de paiement de l'emprunteur, sans pour autant couvrir les risques de décès ou d'invalidité. Il est important de souligner que ces alternatives sont rarement acceptées par les banques et qu'elles ne sont envisageables que dans des situations très spécifiques.

Il est important de noter que ces garanties alternatives sont rarement acceptées par les banques, car elles ne couvrent pas le risque de décès ou d'invalidité de l'emprunteur, qui sont les principaux risques couverts par l' assurance emprunteur . Elles peuvent être envisagées dans des situations très spécifiques, par exemple si l'emprunteur dispose d'un patrimoine important (immobilier, financier) qu'il peut mettre en garantie, ou s'il bénéficie d'une caution solidaire d'un proche ou d'un organisme spécialisé. Cependant, même dans ces cas, la banque peut exiger une assurance emprunteur partielle pour couvrir les risques de décès et d'invalidité.

  • Nantissement : Mise en garantie d'un bien mobilier (assurance-vie, compte titres) au profit de la banque.
  • Hypothèque : Mise en garantie d'un bien immobilier appartenant à l'emprunteur ou à un tiers.
  • Caution : Engagement d'un tiers (organisme de cautionnement, proche) à rembourser le prêt en cas de défaillance de l'emprunteur.

Nantissement

Le nantissement consiste à mettre en garantie un bien mobilier, comme une assurance-vie ou un compte titres, au profit de la banque. En cas de défaut de paiement de l'emprunteur, la banque peut saisir le bien nanti pour se rembourser. Le nantissement est une solution intéressante si l'emprunteur dispose d'un capital important qu'il souhaite conserver et qu'il est prêt à bloquer pendant la durée du prêt. Cependant, il ne couvre pas le risque de décès ou d'invalidité et il peut être coûteux en termes de frais de dossier et de taux d'intérêt. De plus, la banque peut exiger une assurance emprunteur partielle pour couvrir les risques non couverts par le nantissement.

Hypothèque

L'hypothèque consiste à mettre en garantie un bien immobilier appartenant à l'emprunteur ou à un tiers. En cas de défaut de paiement de l'emprunteur, la banque peut saisir le bien hypothéqué pour se rembourser. L'hypothèque est une solution plus contraignante que le nantissement, car elle implique des frais de notaire importants et peut être difficile à mettre en place si le bien immobilier n'appartient pas à l'emprunteur. De plus, elle ne couvre pas le risque de décès ou d'invalidité et elle peut rendre la vente du bien immobilier plus difficile pendant la durée du prêt.

Caution

La caution consiste à faire garantir le prêt par un tiers, généralement un organisme de cautionnement ou un proche. En cas de défaut de paiement de l'emprunteur, le tiers se charge de rembourser le prêt à la banque. La caution est une solution intéressante si l'emprunteur ne dispose pas d'un patrimoine important ou s'il a des difficultés à obtenir une assurance emprunteur en raison d'un risque aggravé de santé . Cependant, elle implique des frais de cautionnement et elle ne couvre pas le risque de décès ou d'invalidité. De plus, l'organisme de cautionnement peut exiger des garanties supplémentaires et il peut se retourner contre l'emprunteur en cas de défaut de paiement.

L'assurance groupe

L'assurance groupe est l'assurance proposée par la banque lors de la souscription du prêt immobilier. Même si elle est souvent plus chère que l'assurance individuelle, elle peut être plus accessible pour les personnes présentant un risque aggravé de santé . En effet, l'assurance groupe mutualise les risques entre tous les emprunteurs, ce qui permet de diluer l'impact du risque individuel lié à l'état de santé. Il est donc important de comparer les offres d'assurance groupe et d'assurance individuelle ( délégation d'assurance ) pour trouver la solution la plus adaptée à sa situation et à son budget.

Optimiser ses chances d'obtenir un financement immobilier avec un risque aggravé

Même avec un risque aggravé de santé , il est possible d'optimiser ses chances d'obtenir un financement immobilier. Une préparation minutieuse du dossier, une bonne connaissance des dispositifs existants et une attitude proactive sont des atouts importants. La délégation d'assurance , la convention AERAS et l'accompagnement par un professionnel peuvent faire la différence.

Préparer son dossier avec soin

La préparation du dossier est une étape cruciale pour maximiser ses chances d'obtenir un financement immobilier avec une assurance de prêt immobilier adaptée à son profil. Il est important de rassembler tous les documents médicaux nécessaires (comptes rendus, examens, traitements), d'être transparent et précis dans le questionnaire de santé et de se faire accompagner par son médecin traitant pour obtenir des conseils et des informations complémentaires. Un dossier complet, bien documenté et présenté de manière claire et concise rassure les assureurs et augmente les chances d'obtenir une réponse favorable. Il faut également anticiper les questions de l'assureur et préparer des réponses claires et précises, en mettant en avant les éléments positifs liés à son état de santé (par exemple, la stabilité de la pathologie, le suivi régulier du traitement, l'absence de complications). Près de 80% des dossiers refusés le sont en raison d'informations manquantes ou imprécises.

Il est conseillé de solliciter l'aide de son médecin traitant pour remplir le questionnaire de santé et pour obtenir une attestation médicale précisant son état de santé, les traitements suivis et les perspectives d'évolution de sa pathologie. Il pourra fournir des informations complémentaires et attester de l'état de santé de l'emprunteur, ce qui peut rassurer l'assureur. Il est également important de signaler toute amélioration de son état de santé, comme la fin d'un traitement, la stabilisation d'une pathologie ou l'adoption d'un mode de vie plus sain (arrêt du tabac, pratique régulière d'une activité physique). Ces éléments peuvent influencer positivement l'évaluation du risque par l'assureur.

Faire jouer la concurrence

Il est essentiel de comparer les offres d' assurance emprunteur auprès de différents assureurs et courtiers pour trouver la solution la plus adaptée à sa situation et à son budget. Les tarifs et les garanties peuvent varier considérablement d'un assureur à l'autre, en particulier pour les personnes présentant un risque aggravé de santé . En faisant jouer la concurrence, il est possible de trouver une assurance plus adaptée à son profil de risque et potentiellement moins chère que l'assurance groupe proposée par la banque. Il est judicieux de demander des devis auprès de plusieurs assureurs et de les comparer attentivement, en tenant compte du TAEG et des garanties proposées.

Il est également important de vérifier que les garanties proposées sont bien équivalentes à celles exigées par la banque, notamment en termes de niveau de couverture et d'exclusions de garantie. Il ne faut pas hésiter à demander des précisions et à poser des questions aux assureurs pour s'assurer de bien comprendre les conditions du contrat. Un courtier spécialisé en assurance de prêt immobilier peut être d'une aide précieuse pour comparer les offres et trouver la meilleure solution, en tenant compte de son profil de risque et de ses besoins spécifiques.

Se faire accompagner par un courtier spécialisé

Les courtiers spécialisés dans les risques aggravés ont une connaissance approfondie du marché de l' assurance emprunteur et des dispositifs existants, comme la convention AERAS. Ils peuvent aider les emprunteurs à préparer leur dossier, à comparer les offres, à négocier avec les assureurs et à constituer un dossier solide pour la convention AERAS. Leur expertise est précieuse pour maximiser les chances d'obtenir un financement immobilier avec une assurance de prêt immobilier adaptée. Ils connaissent les assureurs les plus ouverts aux risques aggravés et peuvent négocier des conditions plus favorables, en limitant les surprimes et les exclusions de garantie.

Un courtier spécialisé peut également accompagner l'emprunteur dans les démarches auprès de la convention AERAS et l'aider à constituer un dossier solide, en fournissant tous les documents médicaux nécessaires et en expliquant les spécificités de sa pathologie. Il peut également apporter des conseils personnalisés et adaptés à la situation spécifique de l'emprunteur, en l'aidant à comprendre les conditions du contrat d'assurance et à faire les meilleurs choix. Le recours à un courtier spécialisé est un investissement qui peut s'avérer très rentable, car il permet de gagner du temps, de simplifier les démarches et d'obtenir une assurance de prêt immobilier plus avantageuse.

Négocier avec la banque

Il est possible de négocier avec la banque pour obtenir un taux d'intérêt plus avantageux en contrepartie d'une assurance plus chère ou d'une couverture réduite. La banque peut être disposée à faire un effort si elle estime que le dossier de l'emprunteur est solide et que le risque de défaut de paiement est faible. Il est important de préparer ses arguments et de se renseigner sur les taux d'intérêt pratiqués sur le marché pour pouvoir négocier efficacement. Il est également possible de demander à la banque de prendre en charge une partie des surprimes liées au risque aggravé de santé .

La négociation avec la banque peut également porter sur les garanties de l'assurance. Il est possible de demander à la banque de renoncer à certaines garanties, comme la garantie perte d'emploi, pour réduire le coût de l'assurance. Il est important de peser le pour et le contre et de s'assurer que les garanties proposées sont suffisantes pour couvrir les risques encourus, en tenant compte de sa situation personnelle et professionnelle. Une analyse approfondie de ses besoins et de ses priorités est essentielle pour prendre une décision éclairée.

Témoignages et ressources utiles

Il est important de savoir que de nombreux emprunteurs ont réussi à obtenir un financement immobilier malgré un risque aggravé de santé . Leurs témoignages peuvent apporter de l'espoir, des conseils pratiques et des informations précieuses. N'hésitez pas à vous renseigner et à vous faire accompagner pour réaliser votre projet immobilier.

Par exemple, Sophie, atteinte d'un diabète de type 1, a réussi à obtenir un prêt immobilier grâce à la convention AERAS et à l'accompagnement d'un courtier spécialisé. Elle témoigne : "J'ai cru que mon projet immobilier était impossible à cause de mon diabète. Mais le courtier m'a aidée à monter un dossier solide et a négocié avec les assureurs. Finalement, j'ai obtenu un prêt avec une surprime raisonnable et des garanties adaptées à ma situation."

Jean, ancien malade du cancer, a pu bénéficier du droit à l'oubli et n'a pas eu à déclarer son ancienne pathologie. Il raconte : "J'étais très inquiet à l'idée de devoir déclarer mon cancer. Mais le droit à l'oubli m'a permis d'obtenir un prêt sans surprime ni exclusion. C'est un vrai soulagement et une chance de pouvoir enfin réaliser mon rêve d'acheter une maison."

Voici quelques ressources utiles pour les emprunteurs avec des problèmes de santé :

  • France Assos Santé : Association de patients qui informe et conseille les emprunteurs sur leurs droits en matière d'assurance et de santé.
  • Associations de patients spécifiques : Associations dédiées à chaque pathologie, qui peuvent apporter des informations, un soutien précieux et des conseils personnalisés.
  • Sites internet des assureurs : Pour comparer les offres, demander des devis et se renseigner sur les conditions d'assurance.

Il est également important de se renseigner sur les textes de loi et réglementations en vigueur, comme la convention AERAS, le droit à l'oubli et la loi Lemoine. Ces textes sont disponibles sur le site internet du gouvernement, de la Banque de France et des organismes spécialisés. Une bonne connaissance de ses droits et des dispositifs existants est essentielle pour se défendre et obtenir une assurance de prêt immobilier adaptée à sa situation.